Rien de ce qui t’a été donné ne peut t’être repris
Rien de ce qui t’a été fait ne peut être effacé
…elle prête alors à ma tempe une attention délicate, et je m’apprête à quitter le morne rivage du mâle, pour entrer dans l’océan de l’être aimé…
De longues et profondes ondes m’élèvent cycliquement jusqu’au seuil du ciel, puis m’abaissent au plus près de ma vulnérabilité. Elles se sont emparées de mon désir, et sculptent en puissance ce plaisir qui ne m’appartient désormais plus.
Elles se jouent de moi comme une artiste de grandes orgues et font frémir d’harmonies inouïes le temple fragile de mon existence.
Là où j’ai échoué, le contenu de ma conscience morcelée se révèle n’être qu’un puzzle éternellement infini. Elles me dévoilent ce jeu solitaire et diabolique, avant de me laisser choir dans l’abîme délicieux, accompagné de leur seule écume
Tu contemples la manifestation de l’ego.
Tu n’as pas d’âge, tu es sans naissance et sans mort.
Tu crois pourtant, souffrant et jouissant, être tout ce à quoi tu assistes.
On appelle ceci vivre. Et cela mourir. L’ego n’est qu’un épiphénomène, une vallée isolée où seules les idées ont cours. Des protubérances venues des sommets, nées du souvenir du vertige. La pensée est le lit du cancer de la conscience. Sa rémission est offerte à qui ne la mérite enfin plus.
Le passé est une sphère emplie du connu.